Ce n'est qu'un nom de scène...

Un jour, j'ai eu la sensation de tomber du haut d'une tour de quarante cinq étages et quand j'ai rouvert les paupières... je trempais dans un liquide glacé. Toute cette sueur qui dégoulinait du moindre pore de ma peau ne m'appartenait pas, c'était la sueur, l'odeur et l'enivrant musc d'un homme et tout cela était froid. Je me suis laissée engourdir par cette douce mélodie que jouait la sueur sur les tremblements de ma peau, avec le recul que j'ai aujourd'hui, je me dis que j'aurais du me laver de ce poison, de cette chanson et surtout de tous les crimes que je ne savais pas encore avoir commis. Mais je ne maîtrise pas le temps, et quand bien même, est-ce si catholique de changer son passé pour faire disparaître le monstre que vous avez été, le temps d'un somme ?

Cette fois là, je n'avais perçu qu'une vague chute, mais peu à peu mes rêves devinrent de plus en plus précis. Je pouvais sentir la tiédeur de l'air environnant, je pouvais capter le bruit des sirènes... Bientôt, je pu même apercevoir le visage de l'homme dont l'odeur me couvrait à chacun de mes pénibles réveils.

Marilyn, tu ne devrais pas.

Un jour, j'ai eu l'impression de tout comprendre. Je pensais avoir trouvé la solution à tous mes problèmes et je me suis mise à racler au bas de ma peau la souillure qu'était la sueur de cet homme : crimin... L'homme qui apparaissait dans mes rêves, ou plus précisément, une fois que mes paupières tombaient et masquaient mes pupilles... cet homme, c'était...

Marilyn, je t'ai prévenue

C'est à partir de là que je ne me souviens plus de rien, c'est là que débute le néant de mon propre être. Je pensais avoir tout compris, tout résolu et pourtant tout restait à faire : mes cauchemars revinrent de plus belle et se firent plus sanglant, mais ce n'était pas tout. En me réveillant ce matin-là, je me suis rendu compte que ma mémoire manquait, c'est un fait, mais tout le reste manquait aussi. Où était Saint-Louis, où était ma chère France, où étaient mes amis ? Ou bien commençons par une question un rien plus simple, où étais-je ? L'homme a la sueur enivrante m'avait-il emmenée quelque part où l'on ne me retrouverais jamais ? J'étais loin d'imaginer ce qu'il se passait réellement, mais aujourd'hui que j'ai compris que l'on ne me voulait aucun mal, j'ai accepté ma vie à Phoenix island.

Bonne, gentille Marilyn

Aujourd'hui, mes visions ne sont plus seulement inconscientes, même quand j'ai les yeux ouverts, il me traque, mais est-ce vraiment moi qu'il traque ? Je ne sais rien de ses desseins car il me garde à l'écart de l'élaboration de tout, ce que je sais, c'est qu'une fois la nuit venue, ce n'est plus seulement l'homme à la sueur enivrante qui part en mission. Chaque fois que je me réveille, ce n'est plus sa seule sueur qui me recouvre, mais la mienne aussi... suis-je devenue un monstre ?